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  La méthode d'égalité et d'échange avec les autres par sa Sainteté le Dalaï-Lama


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Double Dorjé - sct.: Vishvavajra - tib.: Dorjé Gyatram
La méthode d'égalité et
d'échange avec les autres
par sa Sainteté le Dalaï-Lama
Double Dorjé - sct.: Vishvavajra - tib.: Dorjé Gyatram



Les instructions suivantes concernent la production de la bodhicitta selon la méthode d'égalité et d'échange avec les autres. Cette méditation comprend cinq parties:

1) l'égalité avec les autres ;
2) la réflexion sur les inconvénients d'une attitude égocentrique selon divers points de vue;
3) la réflexion sur les avantages d'une pensée tournée vers le bien d'autrui selon divers points de vue;
4) l'échange avec les autres ;
5) le don et la prise en charge.


La mise à égalité avec les autres


Cette pratique consiste à réfléchir au fait que l'on est égal à autrui devant le désir naturel et spontané de jouir du bonheur et d'éviter la souffrance. Pour susciter cette sorte d'équanimité, la méthode de méditation en neuf points de feu Kyabje Trijang Rinpoché est extrêmement puissante et efficace.

Méditation sur l'équanimité La méditation en neuf points forme l'esprit à l'équanimité dans une perspective fondée sur la nature dualiste, conventionnelle et fondamentale, des phénomènes. Le premier point est divisé en deux sections ou perspectives : le point de vue des autres et le sien propre.

La série de visualisations Portant sur l'équanimité du point de vue des autres est divisée en trois thèmes de réflexion :

a) Tous les êtres sensibles sont égaux en ce qu'ils souhaitent naturellement éviter la souffrance, il n'y a donc aucune raison d'avoir une attitude partiale ou discriminatoire envers eux.

b) Tous les êtres sensibles désirent le bonheur, il n'y a donc aucune raison, en travaillant pour leur bien, d'établir des distinctions entre eux. Si vous rencontrez dix mendiants également misérables qui vous demandent désespérément à manger, vous n'allez pas marquer de préférence.

c) Tous les êtres sensibles sont égaux en ce sens qu'ils ne connaissent pas de vrai bonheur, en dépit de leur désir inné de l'obtenir. De même, tous sont semblables par leur souffrance et leur désir de l'éviter. Si dix patients souffrent de la même maladie grave, le médecin ne fera pas de différence dans leur traitement. Il n'y a pas de justification morale à manifester des préférences en aidant les autres a se soulager de leurs misères.

À l'aide de ces trois pratiques, vous entraînerez votre esprit à l'attitude suivante : « Je n'établirai jamais de distinctions entre les êtres et m'efforcerai toujours de les aider équitablement à surmonter la souffrance et a atteindre le bonheur. »

Les trois méditations suivantes sont destinées à renforcer la pensée qu'une différenciation entre les êtres sensibles n'est justifiable ni de votre point de vue, ni de celui des autres. Cette pratique est divisée en trois points:

a) Si la réflexion sur l'égalité des autres démontre de façon assez convaincante la futilité d'une attitude discriminatoire, votre situation personnelle peut vous paraître quelque peu différente. Après tout, certains sont vos amis et vous aident, tandis que d'autres vous font du mal. Pour contrecarrer ce raisonnement fallacieux qui cautionne la partialité envers les autres, dites vous que tous les êtres sensibles sont également bons envers vous puisqu'ils ont tous, à un moment ou à un autre, été des amis très chers ou de proches parents. Il n'y a donc aucune raison de préjuger favorablement ou défavorablement de quiconque.

b) Peut être avez vous à l'idée que, même s'ils ont été vos amis dans le passé, ils ont également été vos ennemis. Or, la bonté des êtres sensibles envers vous ne se limite pas aux périodes où ils sont vos amis ou vos parents ; même en tant qu'ennemis, leur bonté est illimitée car ils vous donnent l'occasion de cultiver les nobles idéaux de la patience et de la tolérance, essentiels pour promouvoir la compassion universelle et la bodhicitta. Pour un bodhisattva, l'entraînement à la patience est indispensable. Un tel raisonnement vous persuadera qu'il n'y a aucune raison de négliger le bien être d'un seul être sensible.

c) Comme Shantideva l'écrit dans le Bodhisattvacaryavatara, il est absurde qu'un être soumis à la souffrance et à l'impermanence établisse des discriminations égoïstes entre d'autres êtres tourmentés par le même destin. Pourquoi dix condamnés à mort se disputeraient ils entre eux quand leurs jours sont également comptés?

Les trois méditations suivantes constituent un travail sur l'équanimité fondé sur la nature absolue des choses et des événements. (Cet « absolu » ne fait pas référence à la vérité absolue en terme de vacuité; il signifie que la perspective adoptée dans ces visualisations est plus profonde, et donc relativement absolue par rapport à celle des méditations précédentes.)

a) Demandez vous s'il existe de véritables ennemis au sens propre du terme. Les bouddhas pleinement illuminés devraient alors les percevoir comme tels, mais ce n'est absolument pas le cas. Pour un bouddha, tous les êtres sensibles sont également précieux. Or, une réflexion approfondie vous fera découvrir que ce sont en fait les illusions des ennemis et non les ennemis eux mêmes qui sont coupables de tout le mal. âryadeva dit dans son Chatu shataka Shastra :
Pour les bouddhas, l'illusion est l'ennemi
Et non les êtres puérils qui en sont le siège.
Par conséquent, rien ne justifie que vous éprouviez de la rancune envers ceux qui vous font du mal et que vous négligiez leur bien être.

b) En deuxième lieu, demandez vous si ces prétendus ennemis le sont pour toujours ou s'ils peuvent changer. En concluant qu'ils ne sont pas permanents, vous surmonterez votre désintérêt pour leur bonheur.

c) La dernière méditation est une réflexion sur la nature relative des concepts d'ennemi et d'ami, et aborde la nature absolue des phénomènes. Ces notions sont en effet relatives et n'existent qu'au niveau conventionnel. Elles sont mutuellement dépendantes, de même que les concepts de long et de court. Une même personne peut être à la fois l'ennemi de l'un et l'ami très cher de l'autre. C'est votre perception erronée des amis, parents et ennemis comme existant de manière intrinsèque qui fait naître en vous des émotions conflictuelles envers eux. En comprenant qu'amis et ennemis n'existent pas intrinsèquement, vous dominerez vos préjugés envers tous les êtres.

Ces techniques sont très efficaces pour transformer l'esprit. Ces méthodes de visualisation vous amèneront à cultiver l'équanimité. En résumé, méditez sur cette stance du yoga du maître de Lama Chöpa, qui illustre ce thème:
Comme personne ne désire la moindre souffrance
Et n'a jamais assez de bonheur,
Il n'y a pas de différence entre moi et les autres
Alors, accordez moi de me réjouir du bonheur d'autrui.
Les meilleures méthodes d'entraînement de l'esprit par l'égalité et l'échange avec les autres se trouvent dans le Bodhisattvacaryavatara. Ce texte notamment le chapitre VI sur la patience domine de loin tous les écrits traitant des pratiques de transformation de la pensée.

Lorsque vous verrez de la bonté dans vos ennemis, vous aurez surmonté un grand obstacle a votre contribution au bien d'autrui. Ce qui constitue d'ordinaire une pierre d'achoppement dans tout cheminement spirituel la notion d'ennemi , vous sera favorable et donnera même une impulsion a votre pratique. Les critères de jugement jouent en effet un rôle considérable. La méthode d'entraînement a l'esprit d'égalité est expliqué au chapitre VIII du Bodhisattvacaryavatara, consacre a la concentration, et doit être pratiquée séparément.


La réflexion sur les inconvénients de l'attitude égocentrique


L'étape suivante porte sur la réflexion selon différentes perspectives sur les inconvénients et les défauts de l'attitude égocentrique. Comme le dit Géshé Chekawa dans son Lojong dhon dun ma (Sept Points sur la transformation de la pensée) : « Bannissez l'unique objet de tout blâme. » C'est l'attitude égocentrique qui est à la source de toutes les misères ; quels que soient nos malheurs, c'est donc la seule a blâmer. Notre suffisance naturelle nous fait habituellement accuser les autres de nos ennuis ou de nos peines. Mais nous avons beau rejeter la responsabilité sur les autres, le fait est que nos déboires sont dus au corps que nous avons revêtu et qui est le produit contaminé d'actions et d'illusions négatives. Ce corps nous est échu à cause de notre attachement au moi. C'est donc l'amour de soi même et l'attachement obstiné à l'égo qui sont à l'origine de toutes ces souffrances indésirables.

Cette attitude égocentrique étant fortement ancrée dans notre esprit, nous n'avons jamais pu l'en déloger, ni même la perturber, fût elle comme un gravier dans une chaussure.

Si nous nous obstinons dans notre mode de pensée actuel, nous resterons sous l'influence et la domination de ces deux défauts. N'oublions pas qu'ils ont toujours cause notre perte dans le passé et qu'ils continueront à le faire si nous restons sous leur influence.

En fait, tous les problèmes, souffrances et angoisses dus a nos vaines quêtes, à la séparation d'avec l'être aimé, aux maladies, à la souffrance du désir, a l'insatisfaction, aux conflits, proviennent de l'attachement sous-jacent au moi et de l'attitude égocentrique par laquelle on cherche à se protéger. Plus une personne est égoïste, plus elle subit de souffrances et d'angoisses.

Cependant, nous ne le reconnaissons jamais. Nous préférons blâmer les autres et les circonstances : « C'est sa faute, s'il avait agi autrement, cela ne serait pas arrivé. »

Même a l'échelle du globe, les causes réelles de deux guerres mondiales et de la violence dont l'histoire humaine est saturée, en dernière analyse, sont bien l'attitude égocentrique et l'attachement au moi. Il en est de même de tous les troubles et conflits de l'époque actuelle.

Il n'est pas jusqu'aux problèmes familiaux et sociaux qui ne soient dus a l'égoïsme. Par exemple, lors d'un différend entre deux personnes, chacun sera persuadé d'avoir raison ; si aucun des deux ne veut reconnaître son erreur, un échange de coups peut même s'ensuivre. Or, qu'une des deux parties accepte d'admettre ses torts et la dispute cessera à l'instant même, tel un pneu qui se dégonfle. Ainsi, c'est l'égoïsme qui nous fait croire que nous avons bien agi, mais que les autres n'en ont pas fait autant. Une stance du Lama Chôpa résume cela en ces termes:
L'égocentrisme, cette maladie chronique,
Est la cause de souffrances non désirées
Puisse cette prise de conscience m'inspirer
Le blâme, le rejet et la destruction
De ce démon qu'est l'amour de soi même.

La réflexion sur les avantages d'une pensée tournée vers le bien d'autrui


À présent que vous avez pris conscience des énormes inconvénients liés au souci égoïste de votre seul bien-être, réfléchissez à la bonté de tous les êtres sensibles qui ont été vos mères, comme nous l'avons vu plus haut. En effet, la bienveillance des autres êtres à notre égard, dans cette ronde des existences, est infinie. C'est particulièrement vrai lorsque nous nous engageons sur la voie de la spiritualité et dénouons peu a peu les chaînes qui nous lient à cette existence cyclique. Prenons l'exemple de notre vie présente et de notre subsistance au sein de la communauté humaine. À notre époque, le développement économique est considèré comme l'une des conditions essentielles du bonheur et, dit on, il ne peut être atteint qu'avec la collaboration des autres. Deux nations iront jusqu'à fermer les yeux sur d'éventuelles dissensions politiques si elles peuvent réaliser ensemble un profit économique quelconque.

Même des personnes totalement anti religieuses admettent que le bien être des masses est plus important que celui de l'individu. Si la communauté est florissante, l'individu en tirera profit; à l'inverse, que la communauté fasse faillite et, tôt ou tard, ses membres, même prospères, en subiront le contrecoup. Aussi, lorsque nous travaillons au bien du plus grand nombre, la réalisation de nos buts personnels en découle indirectement, tandis que si nos propres projets seuls nous importent, ils sont voués à l'échec. Ce n'est pas une question de religion, mais un simple fait de vie.

D'autre part, celui qui ne vit que pour lui même, sans souci du bien être des autres, aura peu d'amis et sera l'objet de peu d'attention. Au moment de sa mort, peu regretteront son départ. Certains êtres faux et malfaisants, mais puissants et fortunés, ont de prétendus amis intéressés qui médisent d'eux par derrière et, à leur mort, se réjouiront de leur disparition.

À l'inverse, beaucoup portent le deuil d'une personne bonne, généreuse et soucieuse du bien d'autrui. L'altruisme, de même que celui qui le pratique, est un motif d'amitié et un objet de vénération et de respect.

Je le fais souvent remarquer, un peu en guise de plaisanterie: tant qu'à être réellement égoïste, mieux vaut pratiquer un « égoïsme avisé » et travailler pour les autres. On recevra aide et assistance en retour, notamment dans les situations où l'on en a le plus besoin, tandis qu'un égoïste, dans l'adversité, se retrouvera seul. C'est la nature de l'être humain que de dépendre de la coopération et de l'assistance des autres, notamment aux heures sombres ; dans les épreuves, seuls les vrais amis vous entoureront. Une vie tournée vers les autres vous fera gagner des amitiés sincères tandis que l'égocentrisme ne vous vaudra jamais de vrais amis.

L'essence de la pratique du Mahayâna consiste a nous enseigner les véritables moyens de réussir non seulement dans cette vie, mais aussi dans le futur. Cet enseignement, de nature très pratique, convient à tous croyants et non-croyants. Si nous pouvons tirer de cette vie des bénéfices concrets en pratiquant la vertu, nous serons également capables d'accomplir les souhaits de nos vies futures.

Comme le dit le grand bodhisattva Shantideva dans son Bodhisattvacaryavatara, point n'est besoin de vanter longuement les avantages de la pensée altruiste opposés aux défauts de l'attitude inverse. Il suffit de nous comparer avec les bouddhas, qui ont choisi l'amour d'autrui, pour mesurer les inconvénients et les avantages des deux états d'esprit.

L'assertion selon laquelle le Bouddha est très précieux et exceptionnel ne fait pas exclusivement allusion a ses nobles marques majeures et mineures ; en fait, elle se réfère plutôt à la plénitude de sa compassion. Puisque cette vertu est une source véritable de bienfaits et de bonheur, celui qui l'a totalement développée en soi est digne d'admiration et de respect.

Le Bodhisattvacaryavatara stipule:
Si je n'échange pas mon bonheur
Contre la souffrance d'autrui,
Je n'atteindrai pas l'état de bouddha
Et n'aurai même pas de joie dans l'existence cyclique.
Dans la même veine, Lama Chôpa déclare:
Me chérir moi même est la porte ouverte a tous les échecs,
Chérir mes mères la base de tous les succès.
Inspirez moi pour que le coeur de ma pratique
Soit l'échange de moi même contre les autres.
La motivation originelle de Karl Marx fondateur de la philosophie qui est a la base du système chinois était dans une large mesure positive : il s'agissait de travailler au bien des masses. L'erreur fut que sa mise en pratique reposait sur le ressentiment et la confrontation sur fond de lutte des classes. Les révolutionnaires ne mirent pas l'accent sur la pratique de l'altruisme. Comme leur approche était fondée sur le conflit et attisait la haine entre les classes, ils finirent par fabriquer beaucoup de pauvres au lieu de réaliser leur projet initial. C'est un très bon exemple de la manière dont la haine engendre la souffrance.

Les écritures bouddhistes insistent sur la lutte contre les attitudes égoïstes et sur la promotion du souci d'autrui ; c'est la vraie source de bonheur et les pays socialistes devraient y puiser pour atteindre leur but. La réflexion sur les inconvénients de l'égocentrisme et les avantages de la pensée altruiste est la véritable essence des enseignements sur la transformation de la pensée. Fort de cette conviction, on entreprendra ensuite la pratique de l'échange de soi même avec les autres.


L'échange de soi même avec les autres


S'échanger avec les autres consiste à inverser son attitude d'amour de soi et d'indifférence à autrui. Il faut donc devenir indifférent à soi même et relâcher son attachement au moi pour donner la priorité au bien être des autres êtres sensibles. C'est là le sens de cet échange.

Pour cela, il faut bien connaître les engagements et préceptes des pratiques de l'entraînement mental. Grâce à eux, on sera capable de transformer toute circonstance adverse en condition favorable sur la voie. Dans notre époque de dégénérescence, où problèmes et obstacles sont légion, la pratique de l'entraînement mental est très efficace. Sans elle, même un très sérieux méditant sera à la merci de maintes épreuves.


Le don et la prise en charge


La pratique de l'échange de soi même avec les autres doit être suivie par celle où on donne et on prend. Cette réflexion s'amorce ainsi : les êtres sensibles ont beau désirer le bonheur, il leur fait défaut, et ils ont beau fuir la souffrance, ils la subissent. Dites vous bien que c'est l'ignorance qui les incite a travailler a la réalisation égoïste de leurs projets.

Vous devrez alors développer l'attitude extraordinaire en formant le souhait que toutes leurs souffrances mûrissent en vous. Cette méditation, qui consiste a prendre et a donner, est puissamment exprimée comme suit dans le Lama Chôpa:
Aussi, Ô maîtres vénérables et compatissants,
Inspirez moi pour que tous les obscurcissements et souffrances karmiques des êtres sensibles, mes mères,
Mûrissent en moi maintenant.
Puissé je, en retour, donner aux autres mon bonheur et mes mérites
Afin que tous les êtres jouissent de la félicité.
Le grand maître Nâgârjuna dit de même dans son Ratnavali (Précieuse Guirlande):
Puissent leurs fruits négatifs mûrir en moi
Et mes fruits positifs en eux.
Poussé par un puissant sentiment de compassion pour les autres êtres sensibles, visualisez vous prenant sur vous toutes leurs souffrances ; puis, mû par un grand sentiment d'amour, représentez vous leur offrant, du plus profond de votre coeur, toutes vos accumulations vertueuses, bonheur, richesses, possessions, et jusqu'à votre corps.

Formez le voeu que tous les êtres sensibles bénéficient des conséquences désirables de vos accumulations de vertu: que ceux qui souhaitent une renaissance favorable l'obtiennent, que ceux qui désirent des possessions matérielles les acquièrent. Imaginez que vos mérites se transforment en l'objet de leur désir.

La pratique du don peut même être adressée à votre maître spirituel: vous pouvez lui offrir vos accumulations vertueuses afin qu'il vive longtemps et puisse travailler davantage au bien des autres. En revanche, la pratique inverse ne peut s'appliquer qu'à ceux qui n'ont pas atteint la forme d'illumination la plus élevée. Quant aux bodhisattvas des plus hauts niveaux, imaginez que vous prenez sur vous les obstacles à la connaissance qu'ils ont encore en eux.

Dans la pratique de prise en charge, ainsi que l'expliquent a la fois le Bodhisattvacaryavatara et le texte sur la transformation de la pensée, commencez par imaginer que vous vous chargez dès maintenant de vos propres souffrances futures. Vous appliquerez peu à peu le processus aux souffrances des autres.

Chekawa écrit dans son Lojong dhon dun ma (Sept Points sur l'entraînement mental) :
Pratiquez en association
Les actes de donner et de prendre.
Commencez la prise en charge par vous même,
Et placez les deux à cheval sur le souffle.
Si vous pouvez en effet superposer ces pratiques au mouvement de la respiration c'est à dire prendre en inspirant et donner en expirant , votre pratique sera puissante et débouchera sur le ferme engagement de vous impliquer dans les actes du bodhisattva. Si vous en êtes capable, grâce à la forte détermination et à l'engagement que vous inspire la bodhicitta, vous atténuerez les effets des nombreux actes négatifs commis dans vos vies passées et accumulerez de grandes réserves de mérites.

Voilà comment vous devrez entraîner votre esprit à cultiver la bodhicitta à travers la méthode de l'égalité et de l'échange. Lorsque vous serez parvenu à une pratique aussi exhaustive, que tous les êtres sensibles aient été ou non votre mère ne fera pas une grosse différence. Leur tendance naturelle à désirer le bonheur et éviter la souffrance vous sera un motif suffisant. D'ailleurs, la bonté des êtres n'est pas limitée au domaine maternel ; elle se manifeste aussi quand ils étaient vos ennemis et vous incitaient à pratiquer la patience. Qui plus est, leur bienveillance n'est pas réservée aux circonstances ordinaires, mais vous accompagne également sur la voie spirituelle jusque dans l'état qui en résultera. C'est seulement garce à l'existence d'autrui que les bouddhas peuvent effectuer un travail bénéfique et s'engager dans leurs nobles activités.

Puisque vous êtes égal aux autres par votre désir inné du bonheur, qui est un droit naturel, la seule différence est quantitative. Votre bien être ne concerne que vous seul ; celui des autres implique une infinité d'êtres. Naturellement, leur bonheur est beaucoup plus important que le vôtre. À moyens de susciter la bodhicitta la méthode de cause a effet en sept points et celle de l'égalité et de l'échange peuvent aussi être d'une grande efficacité en association. Cette pratique combinée, qui sera entreprise une fois instaurée une base mentale d'équanimité, s'effectuera dans cet ordre:
1) reconnaître que tous les êtres ont été notre mère;
2) se remémorer leur bonté
3) avoir un souvenir extraordinaire de leur bonté
4) avoir la pensée de la payer de retour;
5) développer l'amour bonté
6) se mettre sur un plan d'égalité avec les autres;
7) réfléchir aux inconvénients de l'attitude égocentrique;
8) réfléchir aux avantages d'une pensée tournée vers le bien d'autrui;
9) accomplir l'échange;
10) prendre en se concentrant sur l'aspiration à la compassion;
11) donner, en se concentrant sur l'aspiration à l'amour;
12) développer l'attitude extraordinaire ; et, le point culminant,
13) réaliser la bodhicitta, l'intention altruiste d'atteindre l'illumination pour le bien de tous.

Grâce aux instructions du Bodhisattvacaryavatara, vous serez en mesure de progresser graduellement jusqu'à vous rapprocher des autres êtres sensibles et vous éloigner de l'attitude égocentrique et de ses préoccupations égoïstes ; vous accroîtrez ainsi le pouvoir et l'ampleur de l'altruisme en vous. C'est ainsi que vous devez procéder dans la pratique d'acquisition de la bodhicitta.


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