Double Dorjé - sct.: Vishvavajra - tib.: Dorjé Gyatram
Les Techniques de Méditation
Double Dorjé - sct.: Vishvavajra - tib.: Dorjé Gyatram

Conditions pour atteindre le calme mental

La couleur, les feuilles et les fleurs parfaites d'une plante sont dues à la qualité de ses racines. De la même manière, toutes les réalisations du petit et grand véhicule ainsi que de la pratique des tantras sont possibles grâce au calme mental. Puisque le calme mental est si important, il est nécessaire de mettre en place les conditions propices à son développement, que voici:

  1. Les conditions de l'environnement:

  2.  
    1. Les conditions matérielles nécessaires doivent être propices: maison, nourriture, etc., de même que les conditions intérieures, c'est-à-dire avoir reçu les instructions complètes sur la manière de développer le calme mental;

    2.  
    3. Des amis spirituels partageant la même vision;

    4.  
    5. Un endroit sain où l'on ne développera pas de maladies;

    6.  
    7. Un environnement extérieur calme et non sujet aux désastres naturels;

    8.  
    9. Un endroit qui permet, autant le jour que la nuit, de diminuer nos contacts avec les événements mondains qui pourraient déranger notre paix intérieure.

    10.  
  3. Diminuer son attachement au matériel et se contenter de ce qui est juste nécessaire à la vie.

  4.  
  5. Éliminer la discrimination de toutes sortes. L'impartialité est importante.

  6.  
  7. Diminuer le contact et le souvenir des activités mondaines.

  8.  
  9. Avoir une discipline personnelle et en groupe ainsi qu'une éthique parfaite en protégeant son esprit des pensées non-vertueuses.

  10.  
  11. Abandonner les pensées conceptuelles telles que le désir.

  12.  

Préparation


  1. Nettoyer le lieu de méditation (en visualisant qu'on nettoie les négativités de l'esprit) et arranger les symboles significatifs, tels une photo de Bouddha, un texte, etc.

  2.  
  3. Arranger de jolies offrandes simples (fleurs, encens, bougies, eau, etc.) pour diminuer notre avarice et notre saisie

  4.  
    1. S'asseoir en la position en huit points

        Si l'on a des problèmes physiques, il n'est pas obligatoire d'adopter cette posture; on peut s'asseoir sur un sofa ou rester allongé si l'on est malade; c'est l'esprit qui médite.

      (1) On place les jambes croisées, en position de lotus ou de demi-lotus, de façon à être confortable lors de longues périodes.

      (2) Ensuite, on place le dos droit comme une flèche, ce qui aide à la circulation des vents subtils internes et prévient la somnolence.

      (3) La tête est légèrement inclinée vers le bas.

      (4) Les épaules sont en position naturelle.

      (5) Les yeux mi-clos regardent vers le bas, comme si la ligne de vision suivait le prolongement du nez. On ne ferme pas les yeux pour ne pas développer l'habitude de devoir fermer les yeux absolument pour rester concentré. Les yeux ainsi mi-clos aident à ne pas être dérangé par les éléments extérieurs.

      (6) La langue, (dans la bouche entrouverte) touche le palais pour éviter l'assèchement.

      (7) La main droite repose dans la main gauche, paumes vers le haut et les deux pouces se touchant, le tout formant un triangle symbolisant l'équanimité.

      (8) Le dernier point est le souffle. Ce point est nécessaire seulement si l'esprit est négatif, agité, colérique, car le but de la méditation est de développer un esprit vertueux.

      L'esprit doit d'abord passer par un état neutre avant de devenir positif. Comme un morceau de coton noir que l'on voudrait teindre en jaune, on doit avant tout le rendre blanc, pour ensuite le teindre. De la même manière, la respiration a pour but de rendre l'esprit neutre. On compte en suivant la respiration en inspirant toutes les qualités à développer (sous forme d'une lumière blanche) et en expirant nos négativités (fumée noire), jusqu'à ce qu'on ait retrouvé le calme ou en répétant ce cycle 21 fois. Si cela ne fonctionne pas, il est suggéré d'arrêter et de reprendre plus tard. Pour nous aider, on peut aussi aller marcher un peu ou se laver le visage.

    2.  
    3. Développer un fort sentiment de renonciation de la souffrance pour soi et pour les autres et développer la boddhicitta en prenant refuge dans le Bouddha (l'enseignant), le Dharma (la Voie intérieure qui nous libérera) et la Sangha (groupe d'amis spirituels); développer un fort souhait et engagement de voir tous les êtres libérés de la souffrance en développant les quatre incommensurables: Amour, Compassion, Joie et Équanimité.

    4.  
  5. Visualiser dans l'espace devant nous à une distance d'environ 1 mètre à un niveau un peu plus haut que les yeux le Bouddha Shakyamouni entouré de tous les Bouddhas.

  6.  
  7. Devant eux et en nous laissant inspirer par ceux-ci, nous méditons sur la purification de toutes nos négativités et le développement de toutes nos qualités dans le but de devenir Bouddha pour le bénéfice de tous les êtres sensibles. On peut ensuite méditer de façon analytique sur les étapes de la voie, à partir de la relation au maître jusqu'au développement du calme mental.

Le calme mental est commun aux bouddhistes et aux non-bouddhistes. Toutefois, ce qui rend spécifique le calme mental des bouddhistes est qu'il est développé sur la base de la prise de refuge, la renonciation et la boddhicitta. Tel un coffre nécessaire pour protéger nos richesses, le calme mental est le récipient dans lequel nous devons verser les fruits de notre pratique de la voie des soutras et des tantras pour progresser.


Comment atteindre le calme mental


Certaines personnes croient que le calme mental s'atteint en restant concentré sur un objet observé par la conscience visuelle, en prenant un objet extérieur à soi, qu'il soit grossier ou subtil: une lumière, une goutte, une lettre, etc. Pour atteindre le véritable calme mental, ce doit être l'esprit, et non l'śil qui reste concentré sur son objet de méditation. Pour cette visualisation intérieure, n'importe quel objet peut être utilisé. Toutefois, pour donner un plus grand impact à notre pratique bouddhiste du calme mental, la visualisation du Bouddha, expliquée précédemment, est recommandée. On y parvient par l'application des antidotes appropriés aux différents obstacles à la méditation:

  1. Paresse: Elle a 4 antidotes

  2.  
    1. Confiance dans les qualités de la concentration en un seul point: sans elle, on ne peut développer d'autres qualités, même si on s'entraîne pendant de longues périodes. Grâce à elle, nous deviendrons habiles et développerons la clairvoyance et n'accumulerons pas d'actions négatives. Nous progresserons plus rapidement sur la voie et atteindrons plus rapidement l'Illumination.
    2. Sur cette réflexion, les 3 autres antidotes se développent naturellement suivant cet ordre.

    3. Aspiration à la développer

    4.  
    5. Persévérance

    6.  
    7. Désirer son résultat: la souplesse méditative, le bien-être.

    8.  
  3. Oubli de l'instruction
  4. Il s'agit de l'oubli notre objet de méditation ou de ses caractéristiques. Il est important de ne pas changer constamment d'objet, sinon notre esprit sera constamment distrait.

    L'antidote à l'oubli est la mémoire. En ayant observé plusieurs fois l'objet de ses yeux, on pourra mieux le visualiser et garder son attention dessus sans en dévier.

  5. Agitation et léthargie
  6. Elles dérangent notre méditation en agitant l'esprit ou en le rendant amorphe. On doit développer une grande vigilance et ne pas les laisser se développer. La léthargie est de deux types: la grossière, où la visualisation est ferme, mais manque de clarté; la subtile, où la visualisation est ferme et claire, mais manque de vivacité. Elle est le principal obstacle à la méditation. Son antidote est de réfléchir à la précieuse vie humaine et à l'impermanence. La noirceurest un facteur mental négatif qui ressemble àla somnolence et agit toujours comme cause de la léthargie.

    L'agitationest un facteur mental neutre qui, lorsque causé par un objet de désir, cause l'attachement et fait que l'esprit ne peut rester calme. Pour contrer l'agitation face à un objet de désir, développer le détachement en réfléchissant aux côtés repoussants et répugnants de l'objet en question. La distractionest un facteur mental positif ou négatif dépendamment de l'objet vers lequel elle est dirigée.

    La souplesse méditative: Suite à la purification des cinq voiles, le corps et l'esprit deviennent souple et comme résultat entrent en état de grande félicité. Les cinq voiles à purifier sont l'aspiration au désir, le désir de nuire, le sommeil ou la noirceur, l'agitation et le regret ou le doute, dont les antidotes sont le détachement et l'amour-compassion.

  7. Non-application
  8. Dès qu'on s'aperçoit d'un défaut à notre méditation, nous devons appliquer immédiatement l'antidote approprié.

  9. Application
  10. L'application exagérée d'antidotes peut aussi devenir un obstacle. Si l'esprit est calme et non sous l'influence de perturbations, il est important de ne pas appliquer d'antidotes! Nous devons demeurer dans cet état d'équanimité.


Les 9 étapes de la méditation

  1. Placement de l'esprit: à cette étape, les pensées conceptuelles surgissent et essaient de nous distraire de l'objet de méditation. Nous les reconnaissons simplement sans les suivre.
     
  2. Placement continu: on peut fixer l'esprit pendant un peu plus longtemps sans distraction et les pensées conceptuelles diminuent. On réussit à ressentir un état de calme et de contemplation.
     
  3. Replacement: l'image visualisée persiste, mais l'esprit est encore un peu distrait. Toutefois, par le pouvoir de la mémoire, l'esprit revient immédiatement à son objet.
     
  4. Placement soutenu: il est maintenant impossible d'être distrait et de perdre l'objet de méditation. L'esprit peut alors appliquer les antidotes à l'agitation et à la léthargie qui sont de grand pouvoir.
     
  5. Discipline: par la réflexion sur les avantages de la concentration en un seul point, l'esprit se détourne immédiatement des objets de plaisir sensoriel.
     
  6. Pacification: l'esprit se détourne immédiatement des pensées conceptuelles et des facteurs mentaux négatifs car il a acquis la connaissance de ses désavantages.
     
  7. Complète pacification: si l'attachement, la noirceur ou la somnolence surviennent, ils sont pacifiés sur le champ.
     
  8. Focalisation: la vigilance s'opère maintenant sans effort, car les pouvoirs de la léthargie et de l'agitation sont complètement anéantis.
     
  9. Absorption méditative: la fixation de l'esprit s'obtient sans aucun effort et il entre à volonté en état d'absorption. L'esprit est concentré en un seul point, mais toujours dans le monde du désir. Ce n'est pas encore l'atteinte du calme mental proprement dit.

Sur la base de cette absorption méditative, le méditant pourra atteindre le calme mental par la force de la familiarisation avec cet état et atteindre l'état de souplesse et de félicité mentale et physique résultants. Ceci est l'atteinte du vrai calme mental. À ce moment, nous avons également atteint le premier niveau «dhyani» de concentration des mondes supérieurs. Sur la base du calme mental, nous devons pratiquer la vision profonde intérieure qui analyse et comprend la nature de chacun des phénomènes subtils et grossiers et développer ainsi les deux sagesses qui comprennent directement le non-soi de la personne et des phénomènes.

Pour résumer, la différence entre les deux premiers niveaux se situe dans la durée de la fixation. Entre les 2e et 3e, les distractions diminuent de durée. Au 4e niveau, il devient impossible de perdre l'objet de visualisation. Entre les 4e et 5e niveaux, la léthargie grossière disparaît. Arrivé au 6e niveau, la léthargie subtile ne peut plus nous déranger. Au 7e niveau, l'agitation subtile ne peut plus nous déranger. Au 8e niveau, l'agitation et la léthargie sont complètement anéanties. Un effort subtil est demandé seulement pour entrer dans l'absorption méditative. Au 9e, aucun effort n'est demandé et l'esprit entre automatiquement en absorption méditative, comme le passage d'une chanson bien connue nous revient facilement à l'esprit.


Les symboles sur la peinture des 9 étapes de la méditation:

  • Éléphant noir: la léthargie
     
  • Singe noir: l'agitation
     
  • Éléphant et singe blancs: la léthargie et l'agitation diminuent
     
  • Tête de l'éléphant tournée: la reconnaissance de la distraction
     
  • Lapin noir: la léthargie subtile
     
  • Singe derrière l'éléphant: l'agitation potentielle réduite
     
  • Corde: la mémoire, le lien de pleine conscience
     
  • Crochet: la vigilance
     
  • Feu: le pouvoir nécessaire pour combattre les obstacles à la méditation
     
  • Cinq objets des sens: agitation

Centre Paramita.


Imprimer cette page              Fermer la Fenêtre



Om Mani Pémé Houng - Om Mani Padmé Hûm

© Copyright 2004-22. Tous Droits Réservés